Aux Petits Soirs, nous n’aimons pas beaucoup les tracts mais il nous apparaît urgent de formuler quelques propositions sur l’école, fruits d’une réflexion collective et qui visent à dépasser le cadre de lutte fixé par les syndicats d’enseignants. Nous nous placerons ici du point de vue des professeurs car nous ne prétendons pas parler au nom des élèves ou des parents. Chacun/chacune est libre de s’approprier ces propositions, de les modifier, de les améliorer. Ce manifeste se situe dans un futur plus ou moins proche où la base de l’organisation humaine serait la commune.
- Nous autres professeurs, déclarons que le mérite n’existe pas et qu’il n’y a que des circonstances sociales dans lesquelles certaines subjectivités s’expriment.
- Nous refuserons désormais de trier socialement les élèves et de les discipliner pour le compte d’une bourgeoisie qui n’a réussi que sa naissance.
- Nous désirons dialoguer démocratiquement avec les élèves et les parents d’élèves pour se mettre d’accord sur les savoirs qu’ils veulent acquérir et comment mettre ces apprentissages en place. Ce processus sera soumis au vote des principaux intéressés, à savoir les habitants et habitantes de la commune.
- Nous préconisons la dissolution immédiate de l’Éducation Nationale qui fabrique des consommateurs dépendants des institutions et du marché pour assurer leur survie et contribue donc à maintenir un système oppressif, qui consume notre planète.
- Nous aimerions établir de manière démocratique des réseaux d’éducation au sein de notre commune où nous partagerions les savoirs. Pour faciliter ces changements, nous nous engageons à servir d’animateurs et à former quiconque souhaite le devenir.
- Il va de soi que nous refusons tout pouvoir hiérarchique ou d’évaluation sur les enfants de la commune et que nous ferons tout pour aider à construire collectivement leur autonomie.
- Nous reconnaissons le droit fondamental pour toute personne d’apprendre et d’enseigner quel que soit son sexe, sa couleur de peau ou sa religion et cela en fonction de ses besoins, de ses envies.
- Nous apportons notre soutien à ce mouvement des communes auquel nous voulons participer. Nous nous opposons à toute tentative de capture par le haut et nous affirmons notre volonté de vivre dans la société la plus horizontale, la plus conviviale possible.